COURS: Penser contre soi-même
Aggregazione dei criteri
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La désinformation n'est pas seulement dans les informations elles-mêmes, elle agit aussi dans celui qui les
reçoit: nos réflexes de pensée nous écartent bien souvent de la
rationalité.
1. Éloge du décentrement
Les sciences sociales, au premier rang desquelles l'anthropologie, nous invitent à considérer le caractère relatif de notre point de vue individuel.
Le premier filtre entre nous et la réalité "factuelle", c'est l'épaisseur de notre culture: notre façon de penser est construite sur une multitude de paramètres et de valeurs, issus de réalités sociales, économiques, historiques, de systèmes de valeurs et de représentations dont nous n'avons pas ou peu conscience. 
Nous avons une tendance naturelle à nous penser au centre du monde. Et il en est de même pour celui qui émet et diffuse l'information ! Or dans un monde globalisé, les informations circulent à toute vitesse sur la planète: avoir conscience de sa position évite souvent d'interpréter trop vite une information vue depuis une réalité et un système de valeurs différents.
Ci-contre: une carte du monde vu depuis l'Australie.
Ci-contre: une carte du monde vu depuis l'Australie.
Questionner son point de vue peut être utile : quelle est ma classe sociale ? ma génération ? quelles sont mes valeurs et mes préférences ? où se situent mon intérêt et celui de ma classe sociale ? du moins connaître mieux certains filtres informationnels qui sculptent notre vision du monde.
Cela ne signifie pas, pour autant, juger que tout se vaut : dans ce dernier cas, on tomberait dans le "relativisme" : attitude cognitive souvent utilisée dans les rhétoriques complotistes. Par exemple : si aucune échelle de valeur n'était pertinente pour juger de la qualité d'une information, on serait en droit de dire que les rapports des scientifiques du GIEC équivalent aux prédictions de Nostradamus. On voit vite le danger de cette approche...